Familles POTTELSBERGHE
(van) - RUFFELAERT (Gand) - TRIEST - BOURGOGNE
(batard)
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Sommaire:
POTTELSBERGHE {Richard
van), poète latin, né à Gand, à la fin du
xvie siècle. Appartenant à une famille patricienne
gantoise qui porte de sable, au chef d'or, au cor de chasse d'argent
virole de gueules, il était fils de Josué van
Pottelsberghe, mort le 29 septembre 1610, et de Marie Ruffelaert. Il
séjourna quelque temps à Naples, où il composa
un éloge en vers latins du gymnase royal, actuellement
université de cette ville : Encomium gymnasii regii eruditioni
publicae nuper Neapoli a rege catholico excitati, ainsi qu'une
comédie latine : Comœdia de tribus quœ in orbe
fortissima : Vino, Rege, Veritate. C'est à Naples également
qu'il épousa Barbe Boutman qui lui donna deux fils : Charles,
qui alla s'établir en Allemagne, et Abraham, capitaine
d'infanterie, ainsi que deux filles, Christine et Jeanne, qui se
firent religieuses à Anvers. Après le décès
de Barbe Boutman, Richard van Pottelsberghe se remaria, mais nous
ignorons le nom de sa seconde femme. Outre l'Encomium et la Comœdia,
déjà cités, les anciens biographes mentionnent
encore les ouvrages suivants de lui : 3. Epicedion in obitum
nobilissimi et praestantissimi viri Joannis Blaserii, equitis
Hierosolymitani. Ce Jean de Blasere, qu'il ne faut pas confondre avec
le président du conseil de Flandre (mort à Tournai, le
3 avril 15 83), fit de nombreux voyages, notamment en Terre-Sainte ;
il commanda une compagnie belge en Bohême sous Ferdinand. —
4. In auspicatissimum adventum genero-sissimi Itérais Caroli a
Burgundia. — 5. In dejaculationem psittaci fistula tormentaria
ab eodem heroe Carolo Gan-davi factam. Le titre de ces deux pièces
est donné tantôt séparément, tantôt
amalgamé ; elles sont dédiées à Charles
de Bourgogne, seigneur de Wacken. Nous ne savons si ces œuvres
ont été imprimées. Les recherches faites dans
les diverses bibliothèques de Naples pour retrouver les deux
premières n'ont donné aucun résultat.
Paul Bergmans.
A. Sanderus, de
Gandavensibus eruditionis fama claris (Anvers, 4624), p. 417; cette
notice a été résumée dans Fr. Sweertius,
Athenae belgicae (Anvers, 4628), p. 657, dont l'article est traduit
par C.-F.-A. Piron, Algemeene levensbeschrijving (Malines, 4860), p.
308. — Une note plus courte, où la Comœdia n'est
pas citée, figure dans Valère André, Bibliotheca
belgica,2e éd. (Louvain,4643), p. 794; elle a été
reproduite par J.-Fr. Foppens, Bibliotheca belgica (Bruxelles, 4739),
t. II, p.4069, et traduite par A.-J. Vander Aa, Biographisch
woordenboek der Nederlmiden, t. XV (Haarlera,
1872), p. 444. — ls. de Stein d'AHenstein, Annuaire de la
noblesse de Belgique, t. XII (1858), p. 491.
(source Dico Bio Belge)
RUFFELAERT (François),
écrivain ecclésiastique, né à Gand, en
1518, mort dans cette ville, le 28 octobre 1596. Issu d'une famille
distinguée, Ruffelaert entra dans l'ordre des Dominicains, en
sa ville natale. Il reçut leur habit le dimanche de
sexagésime, 4 février 1536, des mains du père
Paul van Neeren, prieur et vicaire provincial, et fil profession, le
6 février 1537, sous le priorat du père Jean Pick. Il
fut quatre fois prieur de son couvent de Gand. Durant son premier
priorat, les calvinistes envahirent le couvent, le 22 août
1566, pillèrent la bibliothèque, profanèrent
l'église et détruisirent les statues. En 1578, les
Gueux, maîtres de la ville, dévastèrent une
seconde fois le couvent et, après avoir fait subir les pires
outrages aux religieux, les expulsèrent enfin le 24 mai,
dépouillés de tout ce qu'ils possédaient. Le
père Ruffelaert, après six ans d'exil, rentra dans son
couvent, en 1584, et s'appliqua à le restaurer et à
réparer l'église que les calvinistes avaient saccagée.
Il fut définiteur de sa province, confesseur des dominicaines
du Val-des-Anges, établies à Assebrouck, près de
Bruges, et visiteur du monastère cl'Assenede. On a de ce père
un petit traité, en langue flamande, sur l'oraison dominicale,
intitulé : Verclaering van het ghebedt des Heeren. Gand,
Corneille Manilius, 1592; in-16.
Vincent-M. van Caluen,
De Jonghe, Belgium
dominicanum, p. 77-78. — Echard, Scriptores Ord. Prœd.,
t. II, p. 318. — Paquot, Mémoires, t. IX,
p. 374-375. — Piron, Levensbeschrijving, p.337. —
F.Yander Haeghen, Bibliographie gantoise. — Frederiks en Vanden
Branden, Biographisch woordenboek der noord-en zuidnederlandsche
lelterkunde.
(source Dico Bio Belge)
TRIEST (Antoine), Ve
évêque de Bruges, VIIe évêque de
Gand, né au château Ten Walle, à Beveren-Waes (et
non, comme quelques biographes l'ont prétendu, au château
d'Auweghem lez-Audenarde), en 1576, décédé à
Gand, le 2 8 mai 1657. Il était fils de Philippe, chevalier,
seigneur d'Auweghem (voir plus loin) et de Marie van Royen. Après
avoir fait ses études latines chez les Augustin, à
Gand, il étudia à Louvain où il obtint le grade
de licencié utriusque juris. Les archiducs Albert et Isabelle
s'intéressèrent au jeune ecclésiastique, le
nommèrent chapelain de, la Cour et lui conférèrent
un canonicat à Saint-Pierre d'Anderlecht. Le 8 mai 159 6,
Triest fut nommé chanoine, gradué de Saint-Bavon à
Garni. La même année il partit pour Rome aux fins d'y
continuer ses études. A son retour en 1599, il devint
archidiacre de Saint-Bavon. et, le 5 juillet 1610, doyen du chapitre
de Saint-Donatien à Bruges. Il était délégué
par ses confrères aux Etats de Flandre, où il se
distingua par sa prudence et son énergie à défendre
les libertés ecclésiastiques. Le 10 août 1616,
les archiducs le désignèrent pour le siège
épiscopal de Bruges, vacant par la mort de Charles-Philippe de
Rodoan ; cette nomination fut confirmée par Paul V,
au consistoire du 3 avril 1617. Triest reçut ses bulles
le 8 juin, prit possession le 9 juin, et fut sacré dans sa
cathédrale le 9 juillet par Mathias Hovius, archevêque
de Malines, assisté des évêques d'Ypres, Antoine
dé Hennin, et de Gand, Jacques Boonen. L'état du
diocèse de Bruges était lamentable (voir plus haut,
notre notice sur l'évêque de Quynekere, t. xviii).
Contentons-nous d'ajouter que l'évêque avait de lourdes
charges. Il devait soutenir financièrement les prêtres
doctes et capables dans les paroisses voisines des endroits occupés
par les hérétiques. Beaucoup de catholiques y venaient
de ces régions pour entendre la parole de Dieu et recevoir les
sacrements. Il devait aussi envoyer des prêtres dans les
paroisses occupées par l'ennemi pour y assister secrètement
les catholiques et leur administrer les sacrements. Il devait en
outre fournir l'hospitalité à de nombreux pèlerins
catholiques de Zélande et de Hollande, qui venaient à.
Bruges pour recevoir le sacreir.ent de confirmation. Les religieuses
de Sarepta, de l'ordre de Saint-Augustin, retirées à
Damme où elles possédaient un refuge, y avaient bâti
un monastère et. une chapelle. Les fortifications dont on
entoura la ville en 1617 les forcèrent à quitter leur
asile. Un fortin était construit à quelques pas de leur
demeure. En août 1617, elles obtinrent de l'évêque
la permission de vendre leur propriété et de chercher
une maison à Bruges. Elles achetèrent l'hôtel
Saint-Pol, situé au quai Long, près du pont Snaggaerts.
Cet immeuble, dont la façade est remarquable, sert aujourd'hui
d'école communale et conserve le nom de Sarepta. Chargé
par l'archiduc Albert de la délicate mission de réconcilier
le duc Henri de Lorraine avec son frère François, comte
de Vaudémont, Triest constitua un vicariat, partit le 25
novembre 1617, réussit pleinement et rentra à Bruges le
28 janvier 1618, après avoir reçu les félicitations
de l'archiduc qui le nomma membre du Conseil d'Etat. Par convention
du 21 avril 1618, Triest obtint du magistrat de Bruges, qu'au lieu
des leçons publiques inlitteris humanioribvs données au
Franc de Bruges, une leçon de philosophie et une leçon
de théologie se feraient désormais au séminaire
de Bruges. On a dit, à tort croyons-nous, qu'en 1618, Triest
publia des Statuta synodalia. Avant les Statuta diocesana de
Guillaume Bassery (1693) il n'existait que les Décréta
et statuta primes synodi diœcesanœ Brugensis publiés
par Rémi Drieux. Mais le 26 avril 1618, jeudi après
Pâques closes, à la réunion des doyens, il donna
à ceux-ci l'Instructio decanorum Chrisiianitatis dieecesis
Brugensis. Après leur avoir communiqué le concordat
fait avec le magistrat du Franc le 7 avril 1 618, Triest leur
enjoignit de présenter aux curés, lors de la visite
décanale, un questionnaire auquel les curés devaient
répondre, et d'envoyer les réponses à l'évêque.
Dans ce questionnaire, rien n'est oublié : personnel de
l'église, tabernacle, lampe du sanctuaire, sacristie, vases
sacrés, linge d'autel, ornements sacerdotaux, livres
liturgiques, registres des baptêmes et des mariages, usages
superstitieux, recommandations du séminaire. C'est ainsi que
le vigilant évêque se fit instruire sur l'état de
son diocèse. Le 29 novembre 1618, il dressa provisoirement une
nouvelle division des doyennés. Elle diffère peu de
celle que publia Guillaume Bassery, eu 1693. Il avait projeté
la célébration d'un synode et en avait demandé
l'approbation à Mathias Hovius; mais la réponse de
l'archevêque de Malines ne lui parvint pas avant son transfert
au siège de Garni. L'évêque de Rodoan, l'année
même de son décès, avait commencé la
construction —en hors-d'œuvre de la cathédrale
Saint-Donatien — d'une chapelle dédiée à
saint Charles Borromés. Antoine Triest l'acheva, l'embellit et
la dota si richement, qu'il mérita le titre de « second
fondateur et restaurateur ». Le 4 novembre 1620 il consacra et
la chapelle et l'autel. Triest s'attendait sans doute à finir
sa carrière épiscopale à Bruges. En effet, à
sa demande, le chapitre lui céda une partie de la chapelle aux
tins de servir de sépulture à l'évêque et
uses héritiers. Une pierre en marbre blanc portait cette
inscription : Monumentum prœnobilis, antiqua et equestris
familiae Triestiorum, descendentium a vetusta linea Baronum de
Auweghem. Le prélat enrichit la chapelle de trois importantes
fondations tendant à rehausser le culte de saint Charles et la
célébration de sa fête. Dans l'acte du 26 janvier
1622, d'un style élevé, il développe les motifs
de son amour de prédilection pour le saint archevêque de
Milan et de la reconnaissance qu'il lui a vouée. Après
le décès de Mathias Hovins, l'évêque de
Gand. Jacques Boonen lui succéda sur le siège
archiépi?copal de Malines. Les archiducs désignèrent
Triest pour le diocèse de Gand, le 10 juillet 1620, et,
Grégoire XV le préconisa le 8
novembre 1621. Son successeur, comme évêque de Bruges,
Denis Christophori, n'étant pas encore sacré, Triest
fit le 5 février 1622 la troisième translation des
reliques de saint Eloi, conservées à la collégiale
de Saint-Sauveur. Pendant la vacance du siège par le décès
de Nicolas de Haudion, il fut appelé à Bruges pour
faire la translation des reliques de saint Donatien de l'ancienne
châsse dans une nouvelle châsse en argent donnée
par l'évêque Quinckerus. Vivement regretté par
les fidèles et le clergé du diocèse de Bruges,
le nouvel évêque de Gand prit possession le 15 mars
1622, et fut installé à Saint-Bavon le 7 avril suivant.
C'est à juste titre que Triest mérita le titre de père
des pauvres, des orphelins et des écoliers. Le Mont-de-piété
s'ouvrit le 29 novembre 1622. Triest avait montré beaucoup de
zèle pour son établissement. En outre il donna 90.000
florins afin de permettre aux pauvres d'emprunter gratuitement. Une
inscription conservée encore aujourd'hui commémore la
générosité du prélat : Hier leent men
oock aan den arme -sonder interest. L'orphelinat pour filles, dites
Filles bleues, fut inauguré le 25 novembre 1623. L'évêque
y avait contribué pour 1.400 florins. Le 18 mai 1622, l'évêque
préposa les chanoines Guillaume Vranckx et Jacques de
l'Espinoy à l'oeuvre des catéchismes et des écoles
dominicales, et leur donna des instructions. Il publia, en flamand,
une liste des livres classiques (éditée chez Gautier
Manilius) et prescrivit l'usage exclusif du catéchisme de
Malines. Voulant, dès le début, connaître l'état
de son nouveau diocèse, Triest, le Il janvier 1623, chargea
les doyens de demander aux curés de leur district leur réponse
au questionnaire,semblable à celui qu'il avait rédigé
à Bruges, dont il leur avait envoyé un exemplaire
imprimé. Quant aux paroisses situées sous la domination
des Provinces-Unies, il avait, à plusieurs reprises, mais en
vain, sollicité un sauf-conduit pour visiter personnellement
cette partie de son diocèse. Victor Fris, dans sou Histoire de
Gand, affirme que Triest bâtit, un séminaire. Il fait
erreur. En effet le séminaire de théologie, dont les
deux chaires étaient confiées aux Pères de la
Compagnie de Jésus, existait et florissait déjà
sous l'évêque van der Burch. Triest, on ne sait pour
quel motif envoya les élèves de théologie à
l'université de Louvain, ou à celle de Douai et
convertit, le grand séminaire en petit séminaire. Le Il
avril 1633, l'évêque, en présence et du
consentement du chapitre ouvrit la châsse en argent contenant
les reliques de saint Macaire, en enleva une côte et la donna à
Marie de Médicis, reine de France, pour lors à Gand Le
15 octobre 1628, il avait fait pareil don à Georges
Chamberlain, doyen de Saint-Bavon, évêque nommé
d'Ypres. En 1642, il offrit une relique semblable à Nicolas de
Haudion, prévôt de Saint-Bavon, promu au siège de
Bruges. Le 3 mars 1636, il avait consacré un autel en
l'honneur de saint Macaire dans le Sanctuarium, ou chambre des
reliques à l'étage du Lavatorium, situé sur
l'emplacement de l'ancienne abbaye Saint-Bavon. Le 20 juin 1638, le
cardinal-infant Ferdinand remporta sur Frédéric de
Nassau, stacîhouder des Provinces-Unies, une brillante
victoire. A Calloo il assaillit les Hollandais, les tailla en pièces
et les rejeta en déroute sur la Hollande. En reconnaissance il
se proposait de placer dans l'église de Calloo une statue de
la sainte Vierge. I1 l'envoya à Grand. Après l'avoir
bénite, Triest se rendit a Anvers, où le S septembre,
eu sa présence, la statue fut solennellement, transportée
au fort Sainte-Marie et de là a l'église de Calloo, où
elle fut placée sous le vocable de Notre-Dame de la Victoire.
Le 16 septembre, le prélat approuva la confrérie des
Esclaves de Marie, établie à Calloo, et s'y fit
inscrire. Le 15 novembre 1639, Triest accomplit un acte d'une
importance capitale. Il nomma vicaire général le
chanoine Philippe Blyleven, et le chargea de faire réparer et,
restaurer les églises, oratoires, autels tombés en
ruine ou détériorés, de faire clôturer les
cimetières non fermés, de veiller à l'audition
des comptes des fabriques d'églises et des tables des pauvres
ou du Saint-Esprit. Le 4 novembre 1642, Triest célébra
son jubilé de vingt-cinq ans d'épiscopat. Il n'oublia
pas ses chers pauvres. A deux cents d'entre eux il fit distribuer des
vêtements, un verre de bière et de vin, un pain de
froment de 3 patards, dans lequel était fixée une pièce
de monnaie de 12 as. Evêque vigilant et pieux, Triest était
en même temps un mécène intelligent et généreux.
Les salles de son palais étaient ornées de peintures
des maîtres de son temps. Il comptait parmi ses amis Rubens,
Van Dyck, Teniers et leurs confrères, et payait largement les
tableaux qu'il leur commandait. Rubens peignit pour lui la Conversion
de saint Paul et le Massacre des innocents. Van Dyck et Teniers
firent son portrait. Quelques auteurs attribuent a Van Dyck le beau
portrait de Triest conservé au grand séminaire de
Bruges. Le graveur Schelte a Bolswert offrit à Triest la
gravure représentant la conversion de saint Paul, d'après
Rubens. Cette gravure portait l'inscription suivante : Antonio
Triest, doctorum Mœcenati, omnium ingenuarum artium admiratori,
laudatori. In ecclesiam profuso, in pauperes benefico, in nobiles
benigno, in omnes comi. A cujus manu nullus irremuneratus abiit,
nullus maerens et spe sua frustratus, cum enim, absentium lacrumas
munificentiœ spongia detergere consuevit. Vero apostolicae
doctrinae et vitae haeredi. De son vivant, il commanda à
Jérôme Duquesnoy, pour la somme de huit mille florins,
son monument funéraire. Le mausolée de Triest achevé
eu 1654, est, d'après Kervyn de Volkaersbeke, « la plus
belle œuvre de la statuaire nationale ». Triest était,
grand amateur et connaisseur de fleurs et de plantes. Pas loin de
l'église de Saint-Martin d'Ak-kergem, entre la Lys et les
remparts, le prélat se fit construire un château, comme
résidence d'été, appelé Belvédère
et situé dans un magnifique parc. Il fonda en l'église
Saint-Michel une confrérie en l'honneur de sainte Dorothée,
patronne des horticulteurs et des fleuristes. Annuellement, le 6
février, fête de sainte Dorothée, les membres
faisaient une exposition de fleurs et de plantes. On peut donc
affirmer, dit le chanoine Duclos, que la ville de Gand doit à
l'évêque Triest l'origine de ses célèbres
Floralies, de réputation mondiale. Jean et Corneille Blaeu,
fils de Guillaume, dédièrent à Triest leur belle
carte géographique : Episcopatus Gandaven sis. Triest avait la
confiance de l'archiduchesse Isabelle. Elle désigna comme
exécuteurs testamentaires l'archevêque de Malines
Jacques Boonen et Triest. Ce dernier fut aussi exécuteur des
dernières volontés de Ferdinand, cardinal-infant,
décédé subitement à Bruxelles le 9
novembre 1641. Pendant son épiscopat à Gand, Triest
donna l'onction épiscopale à quatre évêques
et exerça les fonctions d'évêque assistant dans
huit sacres. Il sacra Josse Bouckaert, évêque d'Ypres,
le 19 janvier 1542, à Saint-Martin; Nicolas de Haudion, évêque
de Bruges, le 25 janvier 1642, à Saint-Donatien; Charles van
den Bosch, évêque de Bruges, et André Creusen,
évêque de Bois-le-Duc, le 23 juillet 1651, à
Saint-Donatien. Il fut un des évêques, assistants dans
les sacres de : 1° Denis Christophori, évêque de
Bruges, le 25 mai 1623; 2° Michel Ophovius, évêque
de Bois-le-Duc. le 17 septembre 1626; 3° Georges Chamberlain,
évêque d'Ypres, le 5 novembre 1628; 4° Servais
Quinckerus, évêque de Bruges, le 16 juin 1630; 5°
Gaspard Nernius, évêque d'Anvers, le 22 juillet 1635; 6°
Corneille Jan-senius, évêque d'Ypres, le 28 octobre
1636; 7° Joseph de Bergaigne, évêque de Bois-le-Duc,
le 27 octobre 1641; 8o Riehard-Pauli Stravius, évêque
suffragant de Liège, le 2 février 1642. Le 14 juin
1634, il avait institué une commission canonique chargée
de s'informer au sujet des vertus et des miracles de la servante de
Dieu Anne de Saint-Barthélemi, prieure du Carrael d'Anvers. On
sait qu'Anne de Saint-Barthélemi, gardienne et libératrice
d'Anvers, fut béatifiée récemment, à
savoir le 7 mai 1917, par Benoit XV. Triest
admit à Gand les chanoinesses Bénédictines
anglaises, les Thérésiennes, les Carmes déchaussés.
Il permit aux Récollets d'établir une résidence
à Thielt, dans l'immeuble donné par le baron de
Lembeke. La vérité historique nous oblige à
exposer l'attitude dans la question du Jansénisme de deux
prélats dont la carrière épiscopale était,
d'ailleurs, digne de tout respect et de tout éloge.
L'archevêque de Malines et A. Triest, évêque de
Gand, avaient, autrefois, été liés d'amitié
avec Jansé-nius ; c'était une amitié fondée
sur leur piété commune. L'Augustinus de Jansé-nius
parut en 1640; il fut condamné par la bulle In eminenti
d'Urbain VIII, promulguée à Rome le 19 juin 1643. Son
successeur Innocent X, le 20 février
1645, invita les évêques des Pays-Bas à procéder
à la publication de la bulle In eminenti. Sur l'ordre de
Philippe IV, roi d'Espagne, Castel-Rodrigo,
par l'intermédiaire du Conseil privé, enjoignit aux
évêques la publication de la bulle. L'archevêque
de Malines, Boonen et les évêques de Gand, Triest, de
Bruges, Nicolas de Haudion. et d'Ypres. Josse Bouckaert, ne
s'exé-cutèrent point, grâce aux manœuvres
du chanoine Sinnick, professeur de Louvain Les trois suffragants
prièrent leur métropolitain d'agir auprès du
pape et du roi d'Espagne, afin d'obtenir le retrait de l'ordre de
publication de la bulle (mai 1646). Boonen s'adressa au roi à
la fin de 1648. Léopold Guillaume, successeur de
Castel-Rodrigo, exigea de Boonen la publication de la bulle (28
février 1650). Boonen répondit par son mandement Notum
facimus du 29 mars 1651, et Triest par son mandement Noveritis du 26
mars 1651. Ces deux pièces furent proscrites par un décret
du Saint-Office en date du 1l mai 1651. Josse Bouckaert d'Ypres était
décédé le 1er novembre 1646 et. Nicolas de
Haudion, de Bruges, le 24 septembre 1649. Le 15 novembre 1651,
Innocent X ordonna à Boonen et à
Triest, sous peine d'interdit et de suspense, de venir en personne
s'expliquer à Home dans les six mois. Tous deux s'en
excusèrent en invoquant non seulement leur grand âge et
leur santé affaiblie, mais aussi les lois du pays de non
evocando, qui ne leur permettaient pas, disaient-ils, de comparaître
en personne devant un tribunal étranger. Le pape leur permit
alors de comparaître par procureurs. Ils se dérobèrent
de nouveau en produisant, un arrêt du Conseil de Brabant (29
août 1652), qui leur défendait de plaider leur cause à
l'étranger, fût-ce par fondé de pouvoir. Le
Saint-Siège se vit obligé d'agir avec énergie.
Innocent X déclara, le 19 décembre
1652, que les deux prélats avaient encouru l'interdit ab
ingressu ecelesiœ et la suspense ab officio et exercitio
pontificalium. L'archevêque se retira au château du comte
d'Ursel à Hingene, paroisse du diocèse de Gand.
L'évêque deGand, en mai 1653, était alors en
tournée de confirmation au doyenné de Waes. C'est à
Burcht ou plus probablement à Cruy-beke qu'il apprit la
sentence du Saint-Siège. Incontinent il passa l'Escaut et alla
rejoindre l'archevêque. Les deux prélats expièrent
leur faute par un humble et sincère repentir et implorèrent
leur pardon. Le 23 septembre 1653 Triest reçut l'absolution
dans l'oratoire privé de l'internonce Mangelli à
Bruxelles. L'archevêque la reçut le 21 octobre suivant.
En toute humilité et avec un nouveau zèle, il reprit
ses occupations pastorales. Le 20 mai 1657, huit jours avant son
décès, il fit son testament. Aux Carmes déchaussés
il légua sa riche bibliothèque et aux Guillemites de
Beveren ses ornements sacerdotanx des chapelles de son palais
épiscopal, et de sa résidence de Bruxelles. Il chargea
ses exécuteurs testamentaires de donner le tiers de sa fortune
aux pauvres de la ville de Gand. Jusqu'à la révolution
française, on put distribuer journellement à la
cathédrale, aux pauvres de chaque paroisse, à tour de
rôle, trente pains et mensuellement des chemises.
A.-C. De Schrevel.
Den Vlaming, 1843, n°
621 ss. — Synodicon belgicum, t. IV
(Episcopatus Gandavensis). — Index Âctorum sub Rm°
Â7itonio Triest. — Claeys-Boùùaert,
L'opposition de quelques évé-ques belges à la
bulle i In Emincnti t. dans la Revue d'histoire ecclésiastique,
octobre 1927.
(source Dico Bio Belge)
TRIEST (Jean-Baptiste),
capucin, poète latin, appartenait à la famille Triest,
célèbre dans l'histoire de Flandre et remontant au xive
siècle; son trisaïeul, Nicolas Triest, mort eu 1472,
avait été conseiller et chambellan du duc de Bourgogne
et grand bailli de la ville de Gand et du pays de Waes (voir ce nom)
; son arrière-grand-père, prénommé
Nicolas également, fut premier échevin de la Keure de
Gand et acheta en 1521 la seigneurie d'Auweghern, qui resta propriété
de la famille jusqu'en 1682. Frère de l'évêque
Antoine Triest (voir ce nom) et du grand-bailli Philippe Triest, plus
tard gouverneur de Gravelines (voir ce nom), Jean-Baptiste Triest
était fils de, Philippe, chevalier, seigneur d'Auweghem, mort
en 1601 (voir ce nom). Il eut une destinée à peu près
analogue à celle de son frère Philippe. Lui aussi
débuta dans les armes : il fut capitaine d'infanterie au
service de S. M. Catholique. En raison de son ascendance une carrière
brillante s'offrait à lui; il lui préféra
cependant bientôt la paix d'une retraite faite de pauvreté
et de dévotion, et devint capucin sous le nom de P. Eugène.
L'auteur de sa biographie dans la Bibliotkeca scriptormn...
capuccinorum le nomme un exemple de vertus et vante les connaissances
et les talents de son esprit. Sweertius, suivi par Jôcher,
prétend que Jean-Baptiste Triest aurait été
désigné comme évêque de Bruges, mais un
autre aurait pris possession du siège épiscopal. Il y
aurait à examiner s'il ne s'agit pas ici d'une confusion entre
Jean-Baptiste et son frère Antoine qui fut, comme on l'a vu
plus haut, évêque de Bruges, avant d'occuper le siège
épiscopal de Gand. Quoi qu'il en soit, d'après le même
auteur encore, le P. Eugène aurait été bientôt
élevé au rang de supérieur du couvent des
Capucins d'Ostende. Avec ses frères Nicolas et Philippe,
Jean-Baptiste Triest forme le trio des poètes latins de la
famille. Les titres de deux de ses poèmes, sans doute les plus
importants, sont connus; malgré nos recherches dans les
bibliothèques tant de Belgique que de Hollande nous ne sommes
cependant point parvenu à en découvrir un exemplaire.
Ce sont: Funus Philippi Triestii patris sui, Eçuitis et viri
Consularis, tum propriis tum aliorum Poetarum versibus exornatum,
Anvers, ou Gand, 1628; et Elegia devotissima et valde erudita, qua
Deiparae Virgini pro vocatione sna ad Religionem Capuccinorum
aliisque beneficiis gratias agit per eam. acceptis. Anvers, 1(530.
G. Debaive.
Ant. Sanderus, De
Gandavensibus eruditionis fama claris libri très (Antverpiae,
162i), p. 66-67. — Beruardus a Bononia, Bibliotheca
scrip-torum... Capuccinorum (Venetiis, 1747), p. 82. — Chr. G.
Jôrher, Allgem. Gelehrtenlexicon (Leipzig, 175051), t.. IV,
col. 1315. — Alphabeti-sche beredeneerde naemlijst der
Genienarendie... eenen onsterffelijken naeni vertuorven hebben, dans
: Marcus van Vaernewijek, De Historié van lielgis (Gent,
1829), t. III, Dijvoegsel — Annuaire de la noblesse de Belgique
(Bruxelles), 1858, p. 235-238.
(source Dico Bio Belge)
TRIEST (Michel van),
jésuite, théologien, né à Anvers le 19
novembre 1602, mort dans sa ville natale, le 18 septembre 1668. Fils
de Michel, commerçant anversois, et d'Elisabeth Valx, le P.
Van Triest fit ses études d'humanités au collège
des jésuites à Anvers et entra dans la Compagnie de
Jésus, au noviciat de Malines, le. 7 août 1619. Avant
d'être élevé au sacerdoce, il enseigna quatre ans
les belles-lettres à Courtrai et à Malines (1625-1628).
Ordonné prêtre à Louvain en 1631, il occupa la
chaire de théologie morale durant quatorze ans, d'abord de
1634 à 1636, au séminaire d'Ypres, puis, de 1637 à
1641 et de 1648 à 1653, au collège d'Anvers. Dans
l'entre-temps il fut préfet des classes à Alost (1642)
et à Bruxelles (1646-1647) et préfet des cas de
conscience à Courtrai et à Bruxelles (1643-1645). Sa
santé toujours délicate le força en 1653 à
abandonner l'enseignement de la théologie morale; il fut
envoyé à la maison professe d'Anvers, en qualité
de confesseur; il y resta jusqu'à sa mort. Il avait fait la
profession des quatre vœux, le 16 mai 1636. Moraliste de
valeur, il a laissé, outre quelques séries de thèses
pour les soutenances publiques de ses élèves, un
traité, resté manuscrit, de Insticia et Iure, conservé
aujourd'hui à la bibliothèque du collège
Notre-Dame à Anvers. Son seul ouvrage imprimé est un
abrégé des Résolu tionc s morales d'Antoine
Diana, d'un ordre des Clercs réguliers: R. P. I). Antonii
Diana Panormitani Oler. Reg. et S Officii in regno Sicul.
Consultoris, Practicae resolutiones lectis-simorum casuum. Editio
ultima. Partes omnes XII complectens. Iterum cum auctore collata et
plurimis lacis aucta. Antverpiae, apud lacobum Meursium, MDCLX;
in-8°, 787 p. Plusieurs théologiens, et en particulier
deux jésuites, l'Espagnol Joseph Andres et l'Allemand
Engelbert Ewich, ont publié aussi des abrégés de
Diana; mais le célèbre moraliste donna la préférence
à l'édition anonyme du P. Van Triest. il déclara,
en effet, que seul celui-ci avait saisi et exprimé clairement
sa pensée dans la solution des cas de conscience, et qu'à
lui seul il accordait le patronage de son nom.
Alfred Poncelet, S. J
Notice mortuaire (Bibl.
roy. ms 6486, f° loo). — Album novitiorum Mechlinieme (Vol.
1, au noviciat de la Compagnie de Jésus, a Tron-chiennes). —
Catalogi terni personarum provin-ciae flandro-belgic.ae (ms aux
archives du collège Saint-Michel a Bruxelles). —
Historia ttomus professce Aulverpiensis (Arch. Boy. Jés.
P'Iand. Belg., i)° 965). — Piron, Algemeene
Levensbe-schrijvimj der mannen en vrouiven tvan België (Malines,
1860) p. 395. — Jôrher, Âlgemeines Gelehrten
Lexicon (Leipzig, 1751), 1. IV, p. 1315. —
Sommervogel, bibliothèque de la Compagnie de Jésus
(Bruxelles, 1890), t. VIII, col. 233.
(source Dico Bio Belge)
TRIEST (Nicolas), homme
politique flamand et magistrat du xve siècle. La date de sa
naissance est inconnue, mais nous connaissons celle de sa mort, 1472.
Il fut enterré à Beveren (Waes). Il
appartient à une
famille de fonctionnaires, originaire du pays de Waes, qui marqua à
l'époque des luttes des grandes communes contre les tendances
centralisatrices du prince, son attachement indubitable à la
cause de celui-ci.
Son père Josse
Triest, seigneur de Walle, avait épousé Marie de
Lovendeghein. De cette union naquirent plusieurs enfants dont Nicolas
fut l'aîné. Il s'allia en premières noces à
Catherine Sanders, en secondes noces à Catherine de
Meetekerke, fille de Jean et de Catherine de Vaersenaere. En 1433
Josse Triest se dessaisit de la seigneurie de Teybaerts à
Melsele en faveur de son fils Nicolas, qui acheta en outre, à
une date inconnue, le fief de Pepercoren à Beveren. C'est là
qu'il se fixa.
Bourgeois de Grand, il
brigua, en même temps que d'autres membres de sa famille, des
fonctions administratives dans cette ville. Il devint membre du
magistrat en Il40. Nous le trouvons successivement comme premier
échevin des Parchons (1442) et premier échevin de la
Keure (1444 et 1447). En 1446, il est électeur du prince. En
1451-1452, Philippe le Bon lui confia la gestion des domaines ducaux
à Beveren. C'est cette même année, eu décembre
1451, qu'éclata la révolte des Gantois contre
l'autorité de Philippe le Bon. L'élément
populaire, maitre de la situation, élimina tous les magistrats
partisans du duc. Nicolas Trie9t, très suspect aux yeux de la
foule, fut banni le Il décembre. En compagnie d'autres membres
de sa famille, il se réfugia au Brabant. Son fils Josse servit
dans les rangs bourguignons pendant l'expédition contre les
Gantois, et fut armé chevalier par Philippe le Bon en
personne, avant la bataille de Gavere (1453). En 1454. il devint
haut-échevin du Pays de Waes, fonction parfaitement compatible
avec celle de magistrat à Gand. Il est probable qu'il fut
investi de cette charge après la mise à mort par les
Gantois du haut-échevin Pierre Vaenkens, des baillis Godefroid
Braem et Jean Steelandt, qui payèrent de leur vie leur
attachement au prince. Le duc de Bourgogne récompensa le
dévouement de Triest en lui octroyant une place de chambellan
et de conseiller. Après la bataille de Gavere, Nicolas Triest
s'était réinstallé à Gand. Il y redevint
en 1456 premier échevin de la Keure, à la suite de la
pression exercée par le duc. Lors du décès du
bailli de Gand, Arnold de Gouy, le 15 mars 1459, Philippe le Bon lui
marqua derechef sa confiance. Il fut nomme à l'office de
bailli. Sa nomination s'accompagna de lettres de non-préjudice,
étant faite à l'encontre des us et coutumes : le bailli
ne pouvait pas être pris dans la localité où il
avait droit de bourgeoisie. Il resta en fonctions jusqu'au 5 juillet
1467, date à laquelle il fut destitué dans des
circonstances assez mouvementées. Après le décès
du vieux duc, survenu le 15 juin 1567, son successeur, Charles le
Téméraire, fit le 28 juin 1467 sa joyeuse entrée
à Gand. Les troubles qui éclatèrent à
cette occasion, provoqués par les exactions des fonctionnaires
et des échevins dans la levée des accises, mirent le
magistrat dans une position difficile. Sous la pression populaire,
Charles fut obligé de ratifier la déposition de
plusieurs magistrats, entre autres du bailli Nicolas Triest. Le
dernier compte dressé par celui-ci en sa qualité de
bailli date du 8 juillet 1467. Il fut remplacé comme justicier
par Louis d'Escornaix qui resta en fonctions du 5 juillet 1467 au S
février 1477. A partir de 1467, Triest semble avoir abandonné
toute fonction publique à Gand. Le Pays de Waes continua à
le compter parmi ses hauts-échevins et même en 1468 il
présida ce collège. Il mourut quatre ans plus tard. Le
Dag-boek van Gent mentionne qu'il habitait à Gand, dans la rue
Haute de l'Escaut l'ancienne maison de son oncle Josse Vydt, qui fit
aux frères Van Eyck la commande du tableau de l'Agneau
mystique. Ce « steen » lui échut par héritage
après la mort de la veuve de Josse Vydt, Elisabeth Borluut, en
1443. Comme représentant du duc il y reçut plusieurs
personnages de marque. Parmi ceux-ci citons, le 5 novembre 1459, le
dauphin Louis de France (plus tard Louis XI), et,
le 2 décembre 1461, l'évêque de Tournai Guillaume
Fillastre, chancelier de la Toison d'or. En sa qualité de
bailli aussi il ordonna la mise à mort en 1460 de Jean de Vos,
connu pour ses menées antiducales, de même que celle, en
1461, d'Eloy Coolbrant, compagnon du fameux Pierre Tyncke. Le 14
septembre 1463, pendant le passage à Gand de Marguerite
d'Anjou, femme de Henri Vi, roi d'Angleterre, chassée par
Edouard IV d'York, il alla présenter
ses hommages à cette princesse, descendue à la Tête
d'or, rue de Bruges. En novembre 1466 il organisa au Marché du
Vendredi un superbe tournoi, lors de la visite de Charles de
Charolais devenu lieutenant-général des états
ducaux.
B. Apers.
Chastellain,
Chroniques, publ. par Kervyn de Lettenhove. — Coramines,
Mémoires, éd. par B. de Mandrot. —Dagboek van
Gent van 1447 tôt 1477, éd. par V.
Fris (Vlaamsche biblio-phielen). — P. Van Duyse, Invent,
des chartes de la ville de Gand. — V. Fris,
Les baillis de Gand (Bull. Soc. d'hist. et d'archéol. de Gand,
XIV, 1906). — Froissart, Chronycke
van Vlaanderen, publ. par N. De Pauw. Annexe : Baljuwsre-keningen
(Vlaamsche Académie). — Gachard, Docum. inédits.
— Id. Invent, chambre des comptes. — de l'Espinoy, Rech.
antiq. et nobl. de Flandre. — Memorieboeken der stad Gent, éd.
par P. Van der Meersch (Vlaamsche Biblio-phielen). — De Potter
et Broeckaert, Gesch. Gemeenten v. Oost-Vlaanderen, arr. de
Saint-Nicolas : Beveren, Melsele, Saint-Nicolas. — Archives
communales de Gand.
(source Dico Bio Belge)
TRIEST {Philippe),
réformé gantois du xvie siècle, décapité
à Bruxelles le 1er juin 1568. Il appartient à une
vieille famille noble gantoise qui compte parmi ses membres nombre de
fonctionnaires d'élite. Le personnage dont nous nous occupons
ici fut le seul Triest qui faillit aux traditions ancestrales de
fidélité au prince et à la religion, dont la
lignée avait donné maintes preuves. Aussi les
généalogistes de la famille ne le citent que très
rapidement et essaient même de le camoufler. Il est probable
qu'il naquit en 1542 comme fils ainé d'Adrien Triest,
demeurant au Sablon à Gand, et de Catherine de Gruutere. Très
jeune encore, il embrassa le protestantisme. Calviniste convaincu, il
s'était enrôlé dans les bandes de Henri de
Brederode, chef réformé notoire. D'après Te
Water, il adhéra aussi au Compromis des nobles. Du 27 février
au 27 avril 1567, Brederode avait tenu garnison à Amsterdam.
Triest en fit partie. Cependant, à la suite des progrès
des troupes du comte de Meghem, gouverneur de la Gueldre, dans le
pays d'Utrecht et des nouvelles peu rassurantes pour les insurgés,
reçues à Amsterdam, Brederode jugea prudent de quitter
cette ville et de gagner l'Allemagne. Ses lieutenants et une partie
de ses soldats essayèrent de gagner par mer la Frise
orientale. Un des navires, sur lequel se trouvaient plusieurs
rebelles réputés, comme Maxi-rnilien de Blois, dit Cocq
de Neernen, Thierry et Grisbert de Bronckhorst, Pierre d'Andelot et
d'autres, de même que Philippe Triest, fut capturé le 5
mai 1567 par les troupes du duc d'Aremberg, près de Harlingen
sur la côte frisonne. On conduisit les principaux prisonniers à
Vilvorde, sous la garde de Jacques Winc-kenbosch, prévôt
de cinq enseignes d'infanterie du comte d'Aremberg. Ils y arrivèrent
le 16 ou le 17 mai 1567. Pendant plus d'un an Philippe Triest resta
en prison avec ses compagnons d'armes. A plusieurs reprises il fut
soumis à un interrogatoire serré, entre autres en juin
15 67. Condamné a mort le 28 mai 1568, par le Conseil des
Troubles, il fut exécuté, au Sablon à Bruxelles,
avec dix-sept compagnons d'infortune. Son acte d'accusation a été
publié par Van Vloten dans son ouvrage : Nederl. Opstand
tegen Spanje, Bijlagen. Philippe Triest mourut fidèle à
ses convictions calvinistes. De même qu'aux autres réformés,
la sépulture fut refusée à ses restes. Son corps
fut attaché à un poteau dans les plaines de Schaerbeek
et sa tète exposée sur une pique.
R. Apers.
Ann. de la nobl., 4858.
— V. Fris, Notes pour servir à
l'hist. des Iconoclastes et des Calvinistes à Gand de 1566-68
(Ann. Soc. hist. et arch.
Gand, t. lXi. —
Gachard, Liste des exécutes en 1568 (Bull. comm. roy. hist.,
3e s. t. VIII). — Mémoires anonymes sur les troubles des
Pays-Bas 1565-1580 edit. de la Soc. d'hist. de Belg.J.—
Memorieboek der stad Gent, publié par P. Van der Meerseh
(Vlaamsche Bibliophielen). — Te Water, Verbond der edelen. —
Id., Hist. der herv. Kerke te Genç. — M. Van
Vaernewijck, Van die beroerlijcke tijden in Vloenderen, éd.
par F. Van der Haeghen (Vlaamsche Bibliophielen). —Van Vloten,
Ned. opstand legen Spanje, liijlagen.
(source Dico Bio Belge)
TRIEST (Philippe),
chevalier, seigneur d'Auweghem, homme politique gantois de la fin du
xvie siècle, mort à Gand, le 23 octobre 1601. Il était
le fils aîné de Nicolas Triest, seigneur d'Auweghem,
mort en 1570, et d'Anne de Bourgogne, dame de Wacken. Pendant
l'époque des troubles religieux, il semble s'être tenu à
l'écart. Avant 1584 nous ne trouvons que deux fois son nom
comme membre du magistrat à Gand : c'est en 157 5 comme
échevin des Par-chons et en 1576 comme échevin de l'a
Keure. Fidèle à la foi de ses pères, il se
résigna pendant des années à une vie obscure,
habitant presque continuellement son château à
Beveren-Waes. Comme notabilité du pays de Waes, son prestige
fut très grand. C'est cet ascendant qui incita le chef-collège
du Pays de Waes en 1583 à lui demander de se joindre aux
députés de ce corps pour traiter à Eeoloo avec
le prince de Parme la soumission du Pays de Waes. Après le
rétablissement du régime espagnol, il fut élu en
1584 haut-échevin du Pays de Waes, et remplit cette charge
jusqu'en 1600. Aux premiers jours du mois de septembre 1584 fut signé
l'acte de reddition de la ville de Gand. Alexandre Farnèse
entra dans la ville avec ses troupes et imposa ses volontés
aux habitants. Le 15 novembre suivant eut lieu le renouvellement du
magistrat. On n'y admit que des catholiques fervents. Revenu à
Gand, Philippe Triest fut du nombre. Il devint échevin de la
Keure, charge qu'il occupa aussi en 1594, 1595, 1600 et 1601. A dix
reprises nous trouvons son nom parmi ceux des échevins des
Parchons. On peut dire que depuis 1584, jusqu'à la date de sa
mort, il consacra son activité presque complètement à
la chose publique gantoise. En raison de ses services, il fut créé
chevalier par l'archiduc Albert le 30 janvier 1600. H mourut l'année
suivante et fut enterré à l'église Saint-Bavon
dans la chapelle Saint-Michel. Son épitaphe a été
reproduite par Gailliard dans son ouvrage : Bruges et le Franc II
avait épousé Marie de Royen, morte, le 7 juillet 1595,
fille de Philippe, seigneur de Gyseghem, et de Jacqueline Vilain dite
de Gand. Parmi leurs sept enfants citons Antoine Triest,
successivement évêque de Bruges et de Gand (voir plus
haut); Jean-Baptiste, capucin et poète (voir plus haut);
Nicolas, haut-échevin du Pays de Waes, comme son père,
et échevin à Gand, pour lequel la seigneurie d'Auweghem
fut érigée en baronnie en 1628, et Philippe, homme
d'armes (voir plus loin).
tt. Apers.
Ann. de la nobl.. 1858.
- J. Gailliard, liruges et le Franc, t. III. — Memorieboeken
der s lad Gent, éd. par P.-G. Van der Meersrh (Vlaamsche
Bibliophielen). — F. De Potier et J. Bi-oeckaert, Geschiedenis
van Beveren (dans •. Geschiedenis der gemeenten van Oost-Vl.,
arr. St-Nicolas). — Van der Vynckt, Les magistratures du Pays
de Waes, publ. par Schruitheete de Tervarent (Ann. du Cercle archénl.
du Pays de Waes, -1867). — Archives de la ville de Gand.
(source Dico Bio Belge)
TRIEST (Philippe),
chevalier, officier supérieur au service de l'armée
espagnole (Unis les Pays-Bas, mort à Gand 1e 15 octobre 1645.
La date de sa naissance nous est inconnue. Son père fut
Philippe Triest, seigneur d'Auweghem, dont la notice précède;
sa mère, Maria de Royen. Le grand évêque de Gand
Antoine Triest fut son frère de même que le capucin
Jean-Baptiste, en religion père Eugène (voir plus
haut). Philippe, Triest devint par héritage seigneur de
Boulancy. Engagé dans un régiment d'infanterie wallonne
au service du roi d'Espagne, nous le trouvons en 1620 capitaine au
corps de cavalerie commandé par Albert de Ligne, prince de
Barbançon. Dans différentes occasions il se distingua.
Il finit sa carrière militaire comme mestre de camp d'un
tercio d'infanterie wallonne, c'est-à-dire comme colonel de
régiment. En 1627, nous le rencontrons comme bailli de la
ville et de la chàtellenie de Courtrai, fonctions qu'il occupa
jusqu'en 1643. Aux Archives générales du royaume
(chambre des comptes) se trouvent quatre comptes de sa gestion allant
de 1627 à 1643. En 1637. le roi d'Espagne lui confia la charge
de gouverneur de Gravelines et le fit entrer au conseil de guerre.
Très pieux, il accorda sa protection aux Carmes déchausses
et sut déterminer son frère Antoine, alors évêque
de Gand, à les appeler dans cette ville. Il rendit des
services signalés à la Couronne, qui le gratifia de
l'ordre de Saint-Jacques. Philippe Triest mourut sans, alliance à
Gand en 1645 et fut enterré en l'église Saint-Michel.
R. Apers.
Ann. de la nobl., 1858.
— Gachard, Invent, de la chambre des comptes, t. IL — J.
Gailliard, Bruges et le Franc, t. III. — Guillaume, Hist. de
l'infant, wall. sous la maison d'Espagne (4878). — Archives de
la ville de Gand : Etats de biens.
(source Dico Bio Belge)
TRIEST ( Philippe -
Léonard - Jean, baron de), homme de guerre, né le 22
décembre 1747, mort à Esparraguera en Espagne, eu 1798.
I1 était le second fils de Jean-François-Léonard,
baron de Triest, seigneur de Ter Walle, bourgmestre du Franc de
Bruges et de Jeanne-Thérèse de Stappens. Il embrassa la
carrière militaire et s'engagea dans les gardes wallonnes an
service de l'Espagne. Nommé enseigne le 17 juillet 1766, il
passa dans la même qualité au corps des grenadiers des
gardes le 6 août 1768 et devint sous-lieutenant le 22 septembre
1770. Triest prit une part active à la descente d'Alger en
1775 et fut promu lieutenant le 15 août 1777. Il se distingua
au siège de Gibraltar, entrepris par les Espagnols en
1778-1780. Sa nomination au grade de capitaine date du 19 novembre 17
89. La valeur militaire dont il fit preuve lui fit brûler les
étapes; il arriva en peu de temps aux grades de brigadier et
de lieutenant général. Il fut de toutes les campagnes
contre les Français, quand ceux-ci envahirent la presqu'île
ibérique à la fin du xviiie siècle. Exténué
par les fatigues de la guerre, il alla mourir à Esparraguera,
petit bourg de la province de Barcelone, en 1798, âgé à
peine de cinquante ans. r. Apers.
Ann. de la noblesse,
1838. — J. Gailliard, Bruges et le Franc, I. III. - Guillaume,
Hist. des qardes wallonnes au service de l'Espagne (1858). —
Piron, Algem. levensbeschr. der nian-nen en vrouwen van lielgië
(1860).
(source Dico Bio Belge)
TRIESTt
(Pierre-Joseph), chanoine, fondateur d'ordres religieux,
philanthrope, né à Bruxelles, le 31 août 1760,
mort a Gand, le 24 juin 1836. Ses parents appartenaient du côté
paternel à la vieille noblesse de Flandre, et du côté
maternel à deux hauts lignages bruxellois. Son père
Jean était receveur des impôts, emploi réservé
à cette époque à quelque famille patricienne de
Bruxelles. Il commença ses humanités au collège
des Jésuites à Bruxelles, et alla les achever au
collège de Gheel, après la suppression de cet ordre
religieux en 17 78. Il lit à l'Université de Louvain
ses cours de philosophie, et passa de là au séminaire
archiépiscopal de Malines, où le 10 juin 1756 il fut
ordonné prêtre par le cardinal-archevêque de
Malines Jean-Henri Franckenberg. I1 n'entra en charge qu'en 1788 en
qualité de coadjuteur à Notre-Dame à Malines,
fut à partir de 17 89 à Assche successivement
coadjuteur et desservant, enfin en 1791 il fut nommé vicaire a
Notre-Dame d'Hanswijck à Malines. Déjà à
cette époque il eut l'occasion de témoigner de son
ardente charité, lors d'une épidémie infectieuse
qui sévissait à l'hôpital militaire. Son
dévoûment lui valut d'être lui-même atteint
du mal, mais il en guérit. Peu de temps après la
Belgique eut à vivre une des époques les plus critiques
de son histoire, car après diverses péripéties,
auxquelles nous n'avons pas a nous arrêter ici, elle fut le 1er
octobre 1795 annexée à la France. Pour ne pas faillir à
sa conscience, Triest se refusa à prêter le serment
imposé par le Directoire aux prêtres pour l'exercice
légal de leur ministère. Il eut donc, comme tant
d'autres, à se cacher pour échapper à la
déportation ou à d'autres châtiments. Il ne
pouvait plus désormais remplir ses fonctions sacerdotales qu'à
la dérobée et à la faveur des ténèbres
de la nuit, dans quelque grange ou dans les cave3 de maisons
particulières et amies. Il faillit même une nuit payer
de sa vie les secours religieux qu'il allait porter à une
moribonde. Celle-ci était la femme du brigadier des gendarmes.
Or, pendant qu'il la préparait à la mort, le brigadier,
républicain acharné, pénètre à
l'improviste dans la chambre. Sans se soucier de rien le prêtre
continue et achève son auguste et charitable besogne et puis,
calme et résigné, il se remet aux mains de l'officier
public. Mais celui-ci, vaincu par tant de grandeur d'âme,
congédia son prisonnier, en lui promettant sous serment de ne
plus jamais arrêter de prêtre. A la date du 28 août
1797 fut institué à Malines un concours pour la
distribution' des cures vacantes. Triest y prend part, en suite de
quoi il est nommé curé et chanoine de la collégiale
Saint-Pierre à Renaix, qui à cette époque
appartenait encore à l'archidiocèse de Malines. Survint
en 1801 le concordat entre Pie VII et Napoléon; dès
1802 les diocèses furent rétablis et les églises
solennellement rendues au culte. L'évêque de Grand,
Etienne Fallot de Beaumont, nomme aussitôt Triest desservant de
Saint-Martin à Renaix. A peine est-il établi dans sa
nouvelle cure, qu'il fonde un orphelinat pour jeunes filles
indigentes, bienfaisante et utile institution qui existe encore de
nos jours. Mais voilà que soudain s'ouvre pour Triest l'ère
des difficultés. Lors de la bénédiction d'un
mariage, il a négligé d'observer les prescriptions
nouvelles du code civil et enfreint du même coup les
ordinations épiscopales. Dans le but de le soustraire aux
poursuites judiciaires auxquelles il s'était exposé,
l'évêque le 4 février 1803 proposa à
Triest de quitter Renaix et de « changer de place ».
Après quelques semaines d'hésitation, il accepta le 24
février la cure de Lovendegem. Ce fut cet humble milieu qui
devint le point d'origine des grandes choses qu'il était
appelé à réaliser. Il commença par y
fonder dans de très modestes conditions une association
religieuse chargée de l'éducation des enfants de la
paroisse. Une épidémie s'étant déclarée
à Lovendegein et y ayant fait beaucoup de ravages, le curé
recueillit les orphelins dans sa communauté naissante, où
pour subvenir à leurs besoins, sœurs et enfants se
mirent à filer. Bientôt, aussi son ardente charité
lui suggéra l'idée de vouer ses religieuses au service
des malades pauvres. Après avoir vainement sollicité
l'affiliation de ses religieuses à la congrégation des
Filles de la charité à Paris, laquelle l'existence
légale avait été octroyée par l'empereur
Napoléon, Triest se décida à rédiger
lui-même les statuts de l'ordre fondé par lui, de
maniêre à en assurer l'autonomie. Il devait quelques
années plus tard en 1816, pousser jusqu'à Rome, pour
obtenir l'approbation de sa règle par le Souverain Pontife.
Grâce à l'énergique apport de son évèque
et à la bienveillance de [A RELIRE]aipoult, préfet du
département de l'Escaut de Dellafaille, maire de la ville il
put, le 30 juillet 1805, avec six soeurs, prendre possession de
l'ancienne abbaye de Terhaegen à Gand, qui devint dès
lors la maison mère des sœurs de charité, et où
il ouvrit sur-le-champ un asile pour incurables. Le développement
que prit son œuvre obligea Triest à donner sa démission
comme curé de Lovendegem, mais l'évêque en retour
le nomma à vie supérieur de la Congrégation des
sœurs de charité, et vint personnellement, le 14 janvier
1807, l'installer dans ses nouvelles fonctions, en même temps
qu'il l'élevait à la dignité de chanoine
honoraire de sa.cathédrale. Rien désormais n'arrêtera
l'essor de son ingénieuse et inépuisable charité.
Sa réputation d'homme charitable ou, comme l'écrivait
le préfet Faipoult « les principes d'humanité qui
le caractérisaient » lui valurent à Gand des
charges officielles qui permirent à sa bienfaisante action de
s'étendre en de merveilleuses proportions, il fut
successivement nomme membre du Comité d'ordre et d'économie,
adjoint à l'administration des hospices civils, puis directeur
de l'hôpital civil de la Byloke, enfin membre de la Commission
des hospices ; de cette manière, Triest pourra étudier
de près la situation des femmes aliénées, des
malades de la ville, des vieillards et des enfants abandonnés.
Le manque de discipline à l'hospice des vieillards le
préoccupait et, avec le comité, il voyait la nécessité
d'un complet remaniement. C'est ainsi que lui vint à l'esprit
l'idée de fonder une nouvelle congrégation, celle des
Frères de la Charité, ce qu'il réalisa dans le
courant de l'année 1807. Sous quelque forme d'ailleurs que se
présentât à lui la misère humaine, il
s'appliqua sans relâche à la soulager, et c'est dans ce
but que plus tard, en 1825, il créa la communauté des
Frères de Saint-Jean de Dieu chargés du soin des
malades à domicile, et en 1835 celle des sœurs cie la
Sainte-Enfance qui au début devaient s'occuper des enfants
malades et abandonnés. Il importe toutefois de souligner tout
spécialement le rôle bienfaisant du chanoine Triest
vis-à-vis des sourds-muets. On a dit avec raison que «
c'est lui qui le premier, en Belgique, s'intéressa
efficacement à leur sort, en établissant des instituts
voués exclusivement à leur éducation ». Le
roi Guillaume 1er comme le roi Léopold Ier portèrent le
plus haut intérêt à ces établissements et
leur octroyèrent le titre d'instituts royaux. Les aveugles
enfin bénéficièrent aussi de la sollicitude de
Triest qui fut heureux d'ouvrir à Bruxelles, sa ville natale,
une maison à leur intention. Si ce fécond et généreux
apostolat connut bien des difficultés, il provoqua
l'universelle admiration, et le chanoine Triest malgré son
humilité, dut se prêter aux manifestations publiques
d'estime et de reconnaissance dont il fut à diverses reprises
l'objet. Citons notamment sa nomination par le roi Guillaume de
chevalier de l'Ordre du Lion Néerlandais(181 8) ; une lettre
des Etats députés où on lit « Les Etats
provinciaux, organes de la population entière, ont salué
votre nom par une acclamation spontanée et vous ont voté
des remercîments » (25 juillet 1822); la distinction si
flatteuse que lui accorde Léopold Ier en
le décorant de sa propre main, de la croix de l'Ordre de
Léopold (13 janvier 1838); enfin la médaille d'or de
l'Association française » Montyon et Franklin »
créée en vue d'honorer publiquement les bienfaiteurs
insignes de l'humanité. Cette médaille lui fut remise
le 21 juin 1 884. au cours de la séance extraordinaire du
conseil communal de la ville de Gand tenue à cette occasion.
Lorsque le chanoine Triest mourut à l'âge de
soixante-seizeans, il fut inhumé au cimetière
paroissial de Lovendegem ; à proximité de sa tombe fut
érigée une modeste pierre commémorative adossée
au mur du cimetière. La ville de Bruxelles fit frapper en 1836
des médailles à so:; effigie, portant nu revers cette
suggestive inscription : Pertransivit ùenefaciendo. Enfin, en
1846, le gouvernement fit ériger en l'église
Sainte-Gudule un mausolée de marbre blanc à celui que
la postérité reconnaissante désigne sous le
titre glorieux de « Vincent de Paul de la Belgique ».
Chne G. Van den Ghejn.
Vie et esprit du
chanoine Triest, par une sœur de charité (Bruxelles,
Charles Bulens, 1928).— Archives de l'évêché
de Gand. Dossier Sœurs de Charité.
(source Dico Bio Belge)
ANTOINE DE BOURGOGNE,
dit le Grand bâtard (1421-1504). Il était le fils
naturel de Philippe le Bon et de Jeanne de La Prelle, fille du
seigneur de Lisy. Il paraît avoir presque toujours été
fort apprécié de son père, de qui il reçut
les seigneuries de Beveren et de Vassy, et les comtés de
Sainte-Menehould, de Guines, de La Roche, en Ardenne, et de
Steenberghe. On mentionne sa présence aux côtés
de son père, lors de l'entrée de celui-ci à
Bruxelles, en janvier 1444. En 1446 il prend part à la
campagne du duc de Clève contre l'archevêque de Cologne.
On le trouve au Luxembourg en 1451 avec le duc de Bourgogne qui s'y
rendait pour recevoir les hommages des gens du duché. Il passa
une grande partie de son existence aux armées et s'y fit
unebelle réputation, En 1452, il se trouvait en campagne et
sous les ordres du comte d'Etampes lors de la campagne contre les
Gantois révoltés contre leur suzerain à cause
des gabelles que celui-ci avait voulu introduire. Il avait une
compagnie d'un millier de à l'avant-garde de l'armée
qui au mois d'avril 1552, vint devant Audenarde assiégée
par les Gantois. C'est à ce moment qu'il fut armé
chevalier par le bâtard de Saint-Pol, qui venait de l'être
lui-même par le comte d'Étampes. Il prit part ensuite
àla bataille de Nevele, où les troupes du comte
d'Etampes, assez mal engagées, furent attaquées et
partie mises en débandade par les Gantois. A Rupelmonde, au
mois de juin de la même année, il commandait
l'arrière-garde, mais l'attaque se produisit de l'autre côté,
et son frère, le bâtard Corneille, fut tué. C'est
à ce moment qu'Antoine reçut la terre de Beveren, que
possédait le défunt, et il fut connu dans la suite sous
le nom de « Grand bâtard ». La fin de l'année
1452 et le commencement de l'année 1453 se passèrent en
courses, rencontres et sorties et surtout en destructions et
dévastations. Le bâtard Antoine battit les Gantois aux
Quatre-Mestiers, région comprenant les villes d'Hulst, de
Bouchoote, d'Assenede et d'Axel, en dépit de l'acharnement
d'adversaires qui aimaient mieux périr que demander grâce
à leur maître tant ils le haïssaient. Gand ayant
été reconquis, un grand nombre d'habitants furent mis à
mort; d'autres, qui avaient pu se sauver et s'étaient réfugiés
sur une petite motte entourée d'eau furent poursuivis et
également tués. Le bâtard était entré
à Morbecque qu'il avait incendié. Pendant la trêve
qui fut conclue il tint garnison à Termonde. Il menait non
seulement la guerre, mais encore des négociations, car il
réussit, ce ejui n'était peut-être pas difficile,
à amener à son parti l'Anglais Jean Fallot et une
petite troupe de ses compatriotes. Il était à Termonde
lorsque les députés de la ville de Gand vinrent lui
apporter, le 27 janvier 1453, leurs premières propositions de
paix. Les premiers pourparlers étant demeurés sans
conclusion, il combattit de nouveau, prit part au siège du
château de Poucques, à la bataille de Gavre du 16
juillet 1453 où il commandait l'avant-garde avec le maréchal
de Bourgogne et signa le traité de Gavre qui sanctionnait la.
soumission des Gantois. Il assista aux fêtes qui eurent lieu
après la traité, prit part aux joutes et au banquet, et
remporta un prix. C'est là qu'il fit le vœu, à la
suite du duc de Bourgogne, de partir pour la croisade avec son père
si celui-ci s'y rendait, et seul si le duc n'y allait pas et voulait
l'envoyer. Il figure également aux joutes qui furent données
à Lille en 1454, à l'occasion du second mariage du
comte de Charolais, Il était premier chambellan de ce dernier.
Il fut nommé chevalier de la Toison d'or le 2 mai 145(5, au
chapitre tenu à La Haye. Chastellain, à propos de cette
nomination, dit qu'il était « un très gentil
chevalier, bel entre mille, en qui honneur et nature avaient mis des
elons beaucoup et de hautes apparences en fait de chevalerie »,
et ailleurs qu'il était « plein de biens et d'amie
fortune » et ambitieux de surpasser tous autres. En 1457, il
partit de l'Ecluse pour défendre contre les pirates les états
du duc de Bourgogne. L'année suivante, il accompagna son père
lors de l'entrée solennelle de celui-ci à Gand au mois
d'avril, puis fut envoyé à Utrecht dont les habitants
s'étaient révoltés contre David, iils bâtard
du duc de Bourgogne, mais les mécontents s'apaisèrent
dès l'arrivée des troupes chargées de les mettre
à la raison. On le retrouve avec le comte de Charolais lors de
la convocation des États d'Artois, et il est mentionné
dans des tournois et joutes, toujours avec éloges. Aux
cérémonies données lors du couronnement du roi
Louis XI et de son entrée à Paris à la fin
d'août 1461, il vint avec neuf gentilshommes à cheval,
vêtus et housses de satin blanc et violet, se montrant, dit
Jacques Du Clercq « fort gentil compagnon, et disait-on que
c'était l'un des mieux en point », A la fin de 1463 il
s'agissait d'accomplir, sur la demande du pape Pie II, le vœu
dit du faisan, fait dix années auparavant, mais Philippe le
Bon, qui devait envoyer 6 000 hommes, se récusa. L'expédition
fut décidée devant les États assemblés à
Lille, le 8 mars 1464, mais les hommes d'armes qui devaient en faire
partie ne se piquaient pas d'une exacte discipline. Antoine reçut
le commandement de l'expédition et était accompagné
de son frère Baudouin, âgé de 18 ans. Il y avait
12 galées, et un certain nombre de combattants : 10 000 dit
Olivier de la Marche, 2 000 seulement dit Jacques Du Clercq. Le
départ se fit de l'Écluse le 21 mai, en grande pompe,
avec artillerie et pavoise-ment; le due avait donné au
commandant 100 000 pièces d'or. Les croisés arrivèrent
devant Ceuta au moment où la ville se trouvait assiégée
par les Maures et ils mirent pied à terre, se préparant
à combattre. Les assaillants abandonnèrent
immédiatement la partie et se retirèrent, mais il n'y
eut pas de bataille, les croisés n'ayant pas de chevaux et. ne
pouvant envisager aucune poursuite. Ils devaient gagner Ostie, mais
ayant appris la mort du pape et la dissolution de son armée,
ils se rendirent à Marseille où la troupe ;e disloqua.
Le bâtard rejoignit son père malade, et reçut de
lui le comté de La Roche, en Ardenne. Il prit part à la
ligue du Bien public et aux opérations de Tannée
organisée par le comte de Charolais et que le comte de
Saint-Pol dirigeait. Bien que cette armée manquât de
discipline, Antoine de Bourgogne occupa Nesle, Beaulieu, Crèvecœur
et Arleux. Le 16 juillet 1465 il était au château de
Montlhéry où il commandait la réserve, avec le
comte de Saint-Pol qui l'envoya à Longjumeau au secours du
comte de Charolais. il se comporta vaillamment, sauva son demi-frère
et eut sa bannière tellement dépecée qu'elle
n'avait plus, au dire de Gommes, un pied de longueur. L'action avait
été confuse et des deux côtés des corps
entiers avaient, pris la fuite, et Louis XI annonça môme
la mort du bâtard de Bourgogne. L'année suivante il
participa à de nouvelles opérations contre Dinant, puis
contre Gand, dont les habitants étaient venus au secours des
Dinantais et qu'il défit près de Waremme. De là
il partit pour l'Angleterre dans le but de contrecarrer les efforts
faits par Louis XI pour entraîner cette puissance dans une
ligue contre le duc de Bourgogne. C'est alors qu'il prit part aux
joutes qui furent données devant, toute la cour et soutint un
duel célèbre avec lord Seales, amiral d'Angleterre. La
lutte fut interrompue le troisième jour, lorsque l'on apprit
la mort du duc Philippe, survenue à Bruges le 15 juin. Il se
montra constamment fidèle à Charles le Téméraire,
et si ce dernier eût écouté ses conseils, il
n'eût pas commis les fautes qui. amenèrent sa perte. Le
nouveau duc de Bourgogne se défia de lui, cependant, au moment
où son frère, le bâtard Baudouin, le quitta pour
passer au service de Louis XI, et craignit qu'Antoine ne fit de même.
En 1467 et 1468 il prit part aux sièges et à la
reddition des villes de Tongres et de Liège. En 1468, il
chevauchait aux côtés de la litière de Marguerite
d'York, dont l'alliance avec son frère et maître était
autant son œuvre que celle de la duchesse Isabelle de Portugal,
et lors des joutes qui eurent lieu à cette occasion il lutta
sous le nom de chevalier à l'arbre d'or et remporta le prix,
Il fut blessé, mais se fit apporter en une litière
couverte de drap d'or cramoisi avec ses archers marchant autour de
lui, ses chevaliers et gentilshommes, « si pompeusement et par
si bel ordre qu'il ne semblait, pas seulement un bâtard de
Bourgogne, mais héritier d'une des plus grandes seigneuries du
inonde ». Au moment où Louis XI se trouva à
Péronne prisonnier de Charles le Téméraire il
avait chargé le cardinal La Balue de distribuer 15 000 écus
d'or aux Bourguignons qui pourraient le servir. Antoine, le grand
bâtard, avait, reçu pour sa pari 2 000 écus,
aussi il engagea, ainsi que Comines, Charles le Téméraire
à tenir sa parole et à délivrer le roi. Lorsque
Charles le Téméraire décida d'attaquer les
Suisses, le grand bâtard déconseillait, ses procédés
et voulait que l'adversaire fût attiré dans la plaine au
lieu de risquer un engagement dans un pays montagneux où la
cavalerie ne pouvait pas se mouvoir. Après la bataille de
Grandson (3 mars 1476), quand le duc de Bourgogne alla faire le siège
de Moral, que défendait Adrien de Bubenberg, il tenait, le
siège sur la route d'Avenches et d'Estavayer, occupant, l'aile
gauche avec les Italiens, lorsque les Suisses vinrent attaquer.
L'aile droite avait fléchi la première, l'aile gauche,
attaquée également par la garnison de Morat, qui
effectuait une sortie, ôta tout espoir de rétablissement.
Lors de la bataille de Xancy (5 janvier 1477), il se trouvait avec le
duc de Bourgogne au centre de l'armée, avec l'artillerie et
les gens de pied. Il déconseillait la bataille, vu
l'épuisement des troupes. Il put échapper au désastre
où l'on pensait qu'il avait péri. Il fut fait
prisonnier. Le roi Louis XI en profita pour demander au duc René
de Lorraine de lui céder ce captif de marque; le duc, hésitait
et le grand bâtard lui remontrait qu'il n'était
nullement dans son intérêt d'accéder à la
proposition du roi parce que celui-ci ne ménageant que ceux
dont il avait besoin, il agirait avec modération envers celui
qui possédait un captif précieux, ce qui n'aurait pas
lieu dans le cas contraire. Le duc se vit contraint, de céder
à Louis XI; il acheta le bâtard Antoine moyennant 10 000
écus à .Jean de Bidors qui le détenait et le
livra au roi de France, après avoir obtenu une promesse de bon
traitement. Le prisonnier, mené à Amis, fut traité
de façon honorable, beaucoup plus brillamment même que
ne le fut. peu de jours plus tard, le duc René, si bien que
celui-ci, redoutant quelque machination, s'en alla à la
dérobée. Louis XI tenta d'amener à son parti
Antoine et lui donna successivement les seigneuries de Grandpré,
Château-Thierry, Passavant, Chàtillon-sur-Marne, le
comté d'Ostrevant, Bapaume, etc. L'enregistrement des dons ne
se fit d'ailleurs pas sans difficulté, le Parlement, sur les
réquisitions des gens du roi, maintint son opposition générale
de 1470 contre les aliénations du domaine nonobstant ce que le
roi faisait contre cet édit. Le roi de France voulut, se
servir d'Antoine pour obtenir que Philippe de Beveren livrât
Saint-Omer, défendu avec acharnement; il lui fit dire que si
la ville n'était pas rendue, son père, le grand bâtard,
aurait la tête tranchée. Le sire de Beveren répondit
qu'en dépit du grand amour qu'il avait pour son père il
préférait son honneur et demeurerait fidèle à
son parti, quoi qu'il advînt. Celte fière réponse
ne porta aucun préjudice au grand bâtard qui, le 15 août
1477, jura fidélité au roi et tint son serment, de même
que son fils demeurait fidèle au parti bourguignon. Antoine de
Bourgogne fut fait chevalier de l'ordre de Saint-Michel. La fidélité
qu'il montra au roi de France a été critiquée.
On a fait observer cependant qu'il n'avait pris parti pour Louis XI
qu'après le mariage de Marie de Bourgogne avec, Maximilien, et
Maximilien lui-même prit la défense, du bâtard,
dans un chapitre de la Toison d'Or où sa conduite avait été
attaquée. Il fut mêlé à plusieurs
négociations diplomatiques. En 1482, lors de la conclusion du
traité d'Arras qui fiançait Marguerite d'Autriche et le
dauphin Charles, il intervint pour le roi Louis XI; plus tard, il
servit de médiateur entre le roi des Romains et Maximilien et
les communes flamandes. En 1403, il fut désigné comme
l'un des ambassadeurs chargés de reconduire Marguerite
d'Autriche et de, la remettre aux mains des envoyés de
Maximilien. Il était, personnage important et considéré,
et l'on remarqua qu'au lit de justice, tenu à Paris au mois de
février 1487 contre le duc d'Orléans, il prit séance
de son autorité le dernier au banc des seigneurs du sang et
que le roi. vu son grand âge et les services qu'il avait
rendus, ne voulut pas qu'on lui fit l'afïront de le faire
descendre. II avait été légitimé par
lettres du roi Charles VIII données en 1485. Il l'avait été.
précédemment par le pape. Après le traité
d'Étaples, il garda le gouvernement d'Ardres et ce qui
demeurait français du comté de Guines: il travailla à
rétablir la prospérité du pays. Il fit agrandir
l'église de Tournehem où il avait sa résidence,
fit restaurer celle d'Ardres et commença la grande tour. Il
mourut eu 1504, à l'âge de 83 ans et. fut enterré
à Tournan en Brie. I1 avait épousé en 1459 Marie
de La Viéville, fille de Pierre de La Viéville et
d'Isabeau de Preure. il en eut trois filles et un fils, Philippe,
seigneur de Beveren. qui fut amiral de Flandre, gouverneur d'Artois
et gouverneur de Flandre. Om a supposé qu'il était
tertiaire de Saint-François, mais semble que ce que l'on a
pris pour sa corde n'est que le lacs d'amour, et qu'il n'y a
nullement lieu de conclure qu'il fut tertiaire. Le grand bâtard
de Bourgogne occupe également un rang notable dans l'histoire
littéraire, à cause du goût qu'il manifestait
pour les livres et spécialement à cause de ceux qu'il
avait rassemblés dans sa bibliothèque du château
de La Roche. David Aubert, qui travailla pour lui le dit «
moult enclin es belles histoires », et c'est à son
initiative qu'est dût le Froissart de Breslau, qui est l'un des
belles productions du siècle. Sa devise « Nul ne s'y
frote » se trouve sur presque tous les manuscrits lui ayant
appartenu. Peut-être sa biblio-thèque fut-elle vendue
après sa mort; cependant un certain nombre de volumes en
provenant portent la marque mise après coup « A. de
Bourgogne, Nul ne l'aproche » qui celle du petit-fils
d'Antoine, Adolphe de Bourgogne. Beaucoup de ces manuscrits ont été
recueillis dans diverses bibliothèques d'Europe.
Iconographie -
Plusieurs médailles ont conservé les traits du bâtard
de Bourgogne et le montrent ressemblant à Charles le Téméraire
avec une apparence vulgaire et brutale. Il existe de lui un portrait
que l'on conserve au musée Condé à Chantilly,
fait par Roger de la Pature ou Hugo van der Goes.
Bibliographie. Il est
question du grand bâtard de Bourgogne dans toutes les
chroniques contemporaines : C. Chastellain, Comines, Thomas Basin ,
Jacques Duclercq, Olivier de la Marche, Jean de Troyes, Mathieu
d'Escouchy. - Parmi les ouvrages modernes on citera: Plancher, Hist
de Bourgogne, t IV, 1781 p 274-481 - Barante, Hist. des ducs de
Bourgogne, t vII, 1858, p10,178-179,216-221,300-304 Lejeay, Hist
deLouis XI, 1864, t I p261,343-344 414 sq; t II, p189, 217-281 -
Perret, Hist des relations de la France avec Venise, tI 1896 p372 sq
- Kerwyn de Lettenhove, hist de Flandre, tIV et V, 1850, passim - P.
Champion, Louis XI, tII 1928 p 68 sq, 285-289 - G. Doutrepont - La
litt franc. à la cour des ducs de Bourgogne 1909, passim. E.
Ranson, Hist d'Ardres, s.D. p170-178 - Lettres de Louis XI,, éd.
Vaesen. t. ii, p. 327-329; t VI, p 123,320 t VII pIl6-Il7 - Anselme,
Hist généal tI p254 - A. de la Borde, Manuscrits à
peintures de la Cité de Dieu de Saint-Augustin t II 1909. p
273(376 - A. Boinet, un bibliophile du XVe siècle, le grand
batard de Bourgogne, 1906 - H. Parenty, Origines du grand bâtard
de Bourgogne, dans Meme de l'Acad des sciences d'Arras, 1901 p203;
Recherches sur la résidence à Lille de famille Le
Maire, dans Bull de la Soc acad de Boulogne, t X, 1921, p265 -
Bradley, dict of miniaturist, tI, 1883, p 50-52 -Ph. Lauer,
Déchiffrement de l'ex-libris du grand batard de Bourgogne,
dans Bibl de l'Ecole des Chartre t LXXXIV 1923, p298; Un tertiaire
qui n'est reconnaissable qu'à sa cordelière, dans Revue
d'Hist. franciscaine, 1924 p 362 - Rev hist de l'Eglise de France t
XI, p 299 - Biogr nat belge, tII 1868, p837-843
M. Prevost.
(source: Dico Bio Fr)
copyright Jacques Le Marois - Dernière modification: Dec 2005 - Vous êtes libre de piocher dans ces travaux. En échange je vous demande de citer vos sources et dans la mesure du possible de partager également vos travaux.
La page d'origine est https://www.lemarois.com/jlm/data/c31apottelsberghe.html
Il peut y avoir des compléments dans le tableau d'ascendance correspondant (c31)